Wednesday, January 18, 2006









January 2006 - Senegal - Somewhere on the road to the Lac Rose

Albert est ne un an apres l'independance. Dans les annees 60 il a grandit en pleine expiration apres le manque d'air libre. Le colonisateur ne pouvait pas freiner cette energie, cette vie pour toujours.
A l'epoque, la structure sociale et en particulier le role de la famille avait cree un cocktail explosif de productivite et d'innovations. Dans un milieu familial soude avec plus de confiance en un avenir plus personel, les jeunes dont faisait parti Albert pouvaient se concentrer sur leur education. Pour les Dakarois, le boulot etait la. Les familles travaillaient dure et les jeunes pouvaient etudier et jouer au foot. Mais l'ouverture de ce nouveau pays, fraichement libere avait beaucoup de consequences pour le monde, la region, le pays, le peuple, la famille, et l'individu.
La crise petroliere de 70 marque ce boulversement de la societe et en particulier de la structure familial. Comme Albert l'explique, apres les jeunes ne jouaient plus au foot. L'education a laisse sa place aux femmes, la fete, l'alcool, la drogue et la gualere. C'est vrai que l'afflux constant de gens des milieux ruraux dans les quartiers populaires de Dakar ont beaucoup encourage cette pauvrete visible que l'on peut aujourd'hui encore observer. La dissolution de la famille traditionelle est aussi responsable. Que ce soit la decouverte de nouveaux besoins ou simplement la necessite de survie, beaucoup de facteurs ont contribue a un changement dans la facon que les familles gerent l'argent gagnes par ses membres. A l'epoque l'argent pouvait aller directement aux besoins de la famille et particulierement pour l'education des enfants. Apres, l'evolution des besoins et la survie poussa les gens a changes de priorite. La situation se complique quand de jeunes adultes partent gagnes leur vie a l'etranger en envoyant de l'argent a la famille restee au pays, pour decouvrir trop tard que celle-ci l'a depense pour montrer une richesse qui prouverai la reussite de la famille. Mais cet argent est perdu et les annees de travail aussi.
Tous ces 'campagnards' comme dit Albert qui viennent en ville pour chercher du travail finissent dans des cites dortoires dans les quartiers populaires de Dakar: Medina, Gueule Tapee, FASS, Colobane, Grand Yoff, et d'autres. Sans leur famille, ces gens, surtout les jeunes, sont livres a eux-memes. Leur nombres est immense comme le revele le vide cree pendant la tabaski par tout ce monde qui repart dans les villes ou villages pour celebrer en famille.
Sans famille veut aussi diresans reperes dans des communautes ou la famille structure, soutien, contien et entretien les relations humaines. Donc les interdits disparaissent peu a peu. Les besoins d'education et donc de direction et d'ouverture sont remplaces par des besoins de divertissement, de pertes, qui en verite menent a un espece de refermement social sur soi-meme. On echange les femmes, l'alcools, les drogues et peut-etre une danse. Mais ca n'a rien a voir socialement et culturellement avec des echanges d'idees, de questions, d'amour et d'humanite.
Les jeunes ne jouent plus au foot comme avant. Pour Albert cela veut dire que l'on ne fait plus attention. Les jeunes se perdent et sont perdus. Les jeunes sont perdus et se perdent. Pourquoi perdre son temps quand on peut si tot apprendre a jouer avec l'argent que l'on gagne en travaillant? Bien sur ce n'est plus un jeu. Il est trop tard pour ca ou trop tot. Il est dure de savoir si ce jeune pays n'a pas assez vecu ou si cette vielle culture a trop vecu.
Rien n'est desespere, il faut pouvoir esperer. "Ou il y a la vie, il y a l'espoir." La ou il y a la survie, il y a le desespoir. Ici les gens vivent et survivent, esperent et desesperent. Ici je vis et j'espere. Je veux jouer au foot. Pas de temps en temps ne sachant pas quand la prochaine partie se deroulera comme le dit Albert quand il critique la facon dont les jeunes d'apres 70 jouent. Je veux jouer en amateur sountenu! Pour ces jeunes qui n'ont pas perdu espoir. Pour ces jeunes qui aiment et se defoulent. Mais avant tout pour moi. Car j'aime.

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